Climatisation réversible, environnement et santé : où sont les risques ?

La climatisation réversible, ou pompe à chaleur air-air a le vent en poupe. Et pour cause ! Bien sûr, elle rafraîchit agréablement la température ambiante pendant les fortes chaleurs, mais permet en outre de réduire significativement la facture énergétique en hiver. Néanmoins, ses détracteurs l’accusent non seulement d’aggraver le phénomène de réchauffement climatique, mais encore de causer des problèmes de santé publique. Comment démêler le vrai du faux ? Y a-t-il véritablement un risque à s’équiper d’une clim réversible ?

Climatisation réversible - ACF Chappert - Albi

Climatisation réversible – ACF Chappert – Albi

Climatisation réversible : un système écologique ?

De vraies économies d’énergie ?

La climatisation réversible est souvent présentée comme un système « propre » ou « écologique ». En effet, la pompe à chaleur air/air utilise l’énergie de l’air extérieur pour rafraîchir et chauffer votre logement. En ce sens, on peut donc dire que le système aérothermique utilise une énergie renouvelable. Un argument qu’il convient toutefois de nuancer, pour deux raisons. D’une part, pour fonctionner, le climatiseur a besoin d’une alimentation électrique. Utilisé systématiquement en mode clim, l’équipement représente donc une consommation supplémentaire. Se pose également la question de la provenance de l’électricité, produite par le nucléaire à plus de 75% … A moins bien sûr d’avoir fait installer des panneaux photovoltaïques.

Par ailleurs, la performance de la pompe à chaleur est affectée par les variations de la température extérieure. Un COP de 3 indique que votre pompe à chaleur consomme 1 kWh pour 3kWh d’énergie produite, ce qui représente effectivement un avantage économique et une réduction de l’impact environnemental. Mais, ce coefficient varie en fonction de la température de l’air extérieur ! Si la température chute, il faudra en effet un apport supplémentaire pour chauffer l’air prélevé. Le déclenchement de la résistance provoque ainsi une hausse de la consommation.

La question des fluides frigorigènes

D’autre part, la fonction climatisation est assurée grâce à un fluide frigorigène, reliant module extérieur et split intérieur. Ce sont ces fluides qui permettent le refroidissement de l’air. Or, ils sont accusés d’être particulièrement polluants. Les chlorofluorocarbures, très nocifs pour la couche d’ozone, sont interdits en Europe depuis octobre 2000. Plus connus sous le nom de Fréon, ils doivent par ailleurs être récupérés et détruits depuis 2002. Ils ont donc été remplacés par les hydrofluorocarbures (HFC), jugés sans danger pour la couche d’ozone. Malheureusement, les HFC font partie des six principaux gaz à effet de serre figurant sur la liste du Protocole de KyotoL’amendement de Kigali signé en octobre 2016 prévoit d’ailleurs la fin de leur utilisation pour 2050.

Faut-il pour autant accuser la climatisation réversible de favoriser le réchauffement climatique ? Pas directement, si l’étanchéité de l’appareil est assurée. C’est la raison pour laquelle il est impératif de faire installer son système de climatisation par un professionnel qualifié RGE. La visite d’entretien annuelle doit également permettre d’éviter tout problème de fuite. Car c’est lorsque les fluides s’échappent dans l’atmosphère qu’ils deviennent problématiques. Or, l’ANSES (Anses – Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) estime que ce taux de fuite est proche de 10% pour les appareils individuels. Pour cette raison, il faut éviter que l’appareil ne se dégrade et organiser la récupération du fluide frigorigène pour les équipements obsolètes.

Climatisation réversible et santé : le vrai du faux

climatisation réversible adexpress

Climatiseur MITSUBISHI – Adexpress, Frejairolles

Des mesures de bon sens

L’impact de la climatisation réversible sur la santé est réel, mais découle d’une mauvaise utilisation de l’appareil. En effet, ce sont essentiellement les écarts de température qui posent problème. Exposé à de multiples chocs thermiques l’organisme peut réagir en développant des pathologies respiratoires ou infectieuses. Pour éviter ces désagréments, l’ANSES recommande de ne pas dépasser 5 à 7 degrés d’écart entre la température extérieure et celle du logement.

Par ailleurs, l’utilisation d’une climatisation réversible assèche l’air ambiant. Or, lorsque le taux d’humidité est inférieur à 30%, il provoque un dessèchement des muqueuses respiratoires : il convient donc de veiller à maintenir un degré d’hygrométrie convenable.

Particules nocives

Autre point : l’émission de particules nocives. Minérales ou organiques, elles se dégagent de l’appareil si celui-ci est mal entretenu, provoquant irritations et manifestations allergiques. Là encore, ce n’est pas l’équipement qui est directement en cause, mais son entretien. Veillez donc à nettoyer régulièrement les filtres de votre climatiseur. Et dans tous les cas, demandez conseil à un professionnel reconnu avant de prendre votre décision !

Eldo

Une réponse à “Climatisation réversible, environnement et santé : où sont les risques ?

  • Bonjour,

    Je cite:

    « la provenance de l’électricité, produite par le nucléaire à plus de 75% … » oui en effet, mais n’est ce pas l’énergie aujourd’hui à disposition la moins polluante?

    Cordialement.

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