Panneaux photovoltaïques : un pas de plus vers l’autoconsommation

Installer des panneaux photovoltaïques pour devenir indépendant des fournisseurs d’énergie ? Une démarche que le projet de loi voté au Sénat le 24 janvier devrait enfin favoriser. Avec lui, les particuliers sont incités à consommer l’électricité produite par leurs panneaux solaires, au lieu de la revendre à EDF.

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Installation photovoltaïque – Energ’ethique – Toulouse

Panneaux photovoltaïques : le projet de loi relatif à l’autoconsommation

Energie éolienne ou panneaux photovoltaïques, le gouvernement souhaite favoriser l’indépendance énergétique. C’est le sens du projet de loi relatif à l’autoconsommation d’électricité et à la production d’électricité porté par Ségolène Royal. Les députés de l’Assemblée Nationale l’avaient adopté en première lecture mi-octobre. Approuvé mardi par les sénateurs, il doit désormais franchir l’étape de la commission mixte paritaire.

Que changera la loi si le projet est adopté ? La possibilité, pour les particuliers, de consommer intégralement leur production, en stockant l’énergie produite par leurs panneaux photovoltaïques ou mini éoliennes dans des batteries domestiques. Les foyers ainsi équipés se trouveraient à l’abri des ruptures de courant, liées par exemple à une vague de froid. Mais surtout, ils deviendraient totalement indépendants des fournisseurs d’énergie.

En effet, le nouveau projet ratifie deux ordonnances de l’été 2016. Celles-ci obligent les gestionnaires du réseau à faciliter l’autoconsommation. D’autre part, elles prévoient un tarif diminué pour l’utilisation du réseau public. Enfin, un article du projet vise à interdire la valorisation des garanties d’origine de l’électricité renouvelable déjà soutenue publiquement par un complément de rémunération ou une obligation d’achat.

Panneaux photovoltaïques et autoconsommation : les freins

Or, aujourd’hui, la plupart des particuliers équipés de panneaux photovoltaïques revendent l’excédent aux fournisseurs d’énergie, EDF ou Enercoop. La raison : les prix de rachat de l’électricité sont supérieurs aux économies réalisées par l’autoconsommation. Révisés trimestriellement, ces tarifs varient en fonction de la puissance crête et du degré d’intégration des installations au bâti. Mais les chiffres restent éloquents : au dernier trimestre 2016, le tarif de rachat du kWh pour une installation de 0 à 9 kWc est de 23.93 centimes d’euros. Le même kWh acheté à EDF coûte 14,49 centimes d’euros. Il est donc plus avantageux actuellement de revendre l’électricité produite que de la consommer…Si l’on exclut de l’équation l’augmentation permanente des tarifs pratiqués par les fournisseurs ! Un élément non négligeable que les particuliers tendent à oublier.

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Pourtant, de nombreux Français s’intéressent aux panneaux photovoltaïques. Une enquête Opinion Way[1] réalisée début 2016 révélait ainsi que près de la moitié d’entre eux seraient disposés à investir pour diminuer leur dépendance énergétique. Mais seulement 10% des sondés avaient un projet à moins de deux ans. Raisons invoquées : lourdeur de l’investissement, opacité du cadre réglementaire mais aussi manque de confiance dans les entreprises installatrices. Le projet de loi permettrait donc lever les deux premiers freins : faciliter l’autoconsommation et la rendre financièrement avantageuse.
Lourdeur de l’investissement et manque de confiance

Vers un label pour l’autoconsommation ?

Concernant le troisième point, l’organisme de certification Qualit’ENR a déjà mis en place une certification QualiPV. Celle-ci désigne les professionnels RGE qualifiés pour l’installation de panneaux solaires photovoltaïques dans l’habitat individuel. Signataires d’une charte en 10 points, ils ont suivi des formations spécifiques assurant leurs compétences. La signature du projet de loi pourrait en outre voir émerger un label spécifique visant l’autoconsommation.

Panneaux photovoltaïques : quel dispositif pour l’autoconsommation ?

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Un investissement conséquent

Concrètement, le choix d’un dispositif destiné à l’autoconsommation implique une analyse professionnelle des besoins énergétiques du foyer, mais aussi de l’orientation de l’habitat, du climat etc. Contrairement à un système de revente, le réseau ne sera pas raccordé au réseau EDF : les batteries stockent l’énergie excédentaire. Un onduleur permet de convertir l’énergie produite en courant alternatif.

Le coût du dispositif reste un investissement conséquent, particulièrement en ce qui concerne les batteries de stockage, encore très onéreuses. Toutefois, le marché des panneaux photovoltaïques a considérablement évolué, et le prix des panneaux solaires a été divisé par 8 au cours des 10 dernières années. Ces équipements bénéficient par ailleurs de nombreuses aides et subventions de l’état. Concrètement, aujourd’hui, les offres de départ, hors-batterie et systèmes complémentaires se situent aux alentours de 10000 euros pour 2 kWc.

Optimiser la consommation énergétique du foyer

Par ailleurs, s’orienter vers l’autoconsommation énergétique nécessite un ajustement de ses habitudes et une optimisation du dispositif de panneaux photovoltaïques. En effet, la production d’énergie solaire n’est pas constante : elle gagne donc à être régulée grâce à un système intelligent de type domotique. Se lancer dans ce type d’installation peut se révéler très avantageux, à condition d’être conseillé par un professionnel du photovoltaïque !

[1] Les Français et l’autoconsommation photovoltaïque

Eldo

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